LES GARAGES
OUVRIERS :
Pascale Caisso :
Les
garages :
Avant
que papa ait son garage, mes parents retrouvaient les pneus de la voiture crevés
tous les matins, jusqu'au jour où papa est allé voir tous les voisins en
expliquant qu'il allait porter plainte, ça s'est arrêté comme par miracle
(j'imagine que certains étaient jaloux qu'on ait une voiture).
Moi
je me souviens que quand papa ramenait la voiture au garage, il me mettait
parfois sur ses genoux et c'est moi qui prenais le volant sur une vingtaine de mètres.
J'étais vraiment très fière. Faut dire qu'à l'époque ça ne risquait rien,
il n'y avait pas trop de voitures.
Par
la suite, il y a eu plus de monde, car les témoins de Jéhovah se sont installés
là où étaient les garages.
Dominique Caisso :
LES
GARAGES OUVRIERS
Les
voitures à l'époque c'étaient quelque chose de très important. Tout le monde
n'en avait pas.
Il
fallait vraiment économiser pour en avoir une.
Notre
première voiture c'était une Aronde.
Papa
en était très fier. Il l'astiquait tout le temps.
Il
cirait même les tapis de sol qui étaient à l'époque en plastique, comme les
sols des logements de Mourenx, et on utilisait la même cire.
Mais
elle couchait dehors.
Un jour il a pu se construire un garage.
Avec
quelques copains, il l'a monté. Il servait aussi d'établi, tous les outils de
mon père étaient dedans.
Puis
il a aidé d'autres copains à faire les leurs.
Pendant
ce temps, nous les enfants nous nous amusions en récupérant les planches et
autres matériaux pour nous construire une cabane...
L'exemple
venant d'en haut...
Ce
n'était pas très loin de l'appartement, mais il fallait y aller tout de même,
et mon père qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige, n'a jamais plus laissé sa
voiture dehors.
Dire
que j'ai la flemme de rentrer ma voiture dans le garage alors qu'elle est juste
devant la maison...
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