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bulletLA MAISON DES JEUNES :

 

       Jenny Gaillard :

Et si l’on passait par la M J C dans les années 1961-1970 ?...

 

         C’est François Doussot qui a eu le privilège –et les difficultés qui vont avec- d’ouvrir notre M J C .

 

François Doussot possédait déjà un joli parcours,il appartenait  à la JOC, à Amnistie International, à la Mission de France où il avait rencontré Xavier Campagne. Tout était à faire et surtout trouver l’argent pour faire vivre cette maison. Elle ne dépendait pas de la Mairie financièrement, bien que Monsieur Blazy ait  été le premier Président du premier Conseil d’Administration. Il a fallu frapper à toutes les portes afin de trouver des fonds.

 

D’excellents rapports avec le Centre Social dirigé par Françoise Pégot a permis à l’un et l’autre de réfléchir à l’avenir des résidents, des plus jeunes aux plus âgés, façon de parler puisque tout le monde avait moins de 30 ans.

 

              Revenons à l’argent sans quoi on ne peut pas faire grand-chose. Tour à tour : F.O.L, SCIC, ALFA , les syndicats ont été pressentis, et c’est en définitive les Comités d’Entreprises des usines qui ont sauvé la mise. Désormais, tout allait se mettre en place avec la garantie que chaque individu de la ville pourrait venir et participer aux activités.

           

A la M J C , beaucoup de bénévoles sont venus dans cette maison où l’on se retrouvait avec plaisir. Les jeunes étaient nombreux. Des activités multiples ont été mises en place. Certains adolescents ont même été utilisés à la réfection d’une vieille maison. Un avion Jodel a été construit entièrement. Une bibliothèque très fréquentée s’est ouverte. La danse avec la talentueuse Madame Chadova a été l’occasion de galas très réussis. La photographie a eu sa place, une exposition a été organisée par Claude Micouleau .Il s’agissait de photographies de vieilles églises romanes. Un succès !

           

En 1962, un nouveau directeur est arrivé : Claude Protte, mais c’est aussi le drame de l’Algérie. Il a fallu s’occuper de nombreux adolescents traumatisés, dont certains étaient emmurés dans leur souffrance. La montagne sera pour certains l’occasion d’un renouveau, d’une nouvelle vie. Avec l’équipe Protte vont commencer les sorties en montagne. Je me souviens d’une escalade au Pic Lavigne. Monsieur Maneveau, chef d’orchestre à Pau et sa femme , montagnards aguerris nous servaient de guides. Sorties formidables où la montagne servait de thérapie à ces jeunes au passé douloureux. Le chalet d’un instituteur, Monsieur Lassale nous servait de refuge que l’on investissait à 10 ou 12. Il y avait Ben (Bernard Chevalier) talentueux animateur- aux idées très affirmées !- des professeurs de gym du lycée : Chandernagor, Chanclos. Ce chalet bien inconfortable, bien rudimentaire reste, j’en suis persuadée, un souvenir de bonheur partagé.

           

 Déjà parmi les jeunes, certains nous ont quittés : Gérard Duhamel, J Cl Duquesne disparus trop tôt. Et puis, il y avait les activités culturelles, la danse bien sûr, mais aussi chaque année une exposition de peinture organisée par Many Le Pelvé et Monsieur Viguié au nœud lavallière. Elle rassemblait tous les peintres de la région, certains venant de loin. La salle de la M J C se transformait en galerie de peinture. A cette époque, les sièges étaient amovibles. Ce salon était très fréquenté, c’était aussi une façon de se rencontrer et de s’initier à l’art difficile de la peinture.

           

 Le théâtre n’était pas en reste .Qui se souvient de cette jeune troupe venant de Paris qui nous a joué l’oncle Vania de Tchekov avec un talent fou. L’assistance leur fit un triomphe ! Et puis, et puis il y a eu la pièce de Llorca : les noces de sang, mise en scène et dirigée par Charles Azéma qui nous menait la vie dure, mais quel bonheur de vivre ces moments-là. Le texte si dense, si riche nous plongeait dans cette Espagne austère et dure. Carmen Prechner, professeur au lycée, était la femme trompée. Annick Guéguen était la jeune fille rebelle par qui tout le drame se déclenchait. La mère était jouée par une toute jeune fille bourrée de talent. La servante, c’était moi. Bob Dupleich était l’homme trahi. Le rôle du jeune homme était tenu par Charles Azéma avec un rare talent. Et puis, il y avait tous les autres jeunes rapatriés heureux de vivre ce moment qui les délivrait de leurs souvenirs. La  guitare flamenca de Jean Gaillard accompagnait tout le drame. En première partie, les poèmes du Romencero Gitan de Féderico Garcia Llorca étaient dits par Charles Azéma, accompagnés par Jean Gaillard. C’était superbe. Beau. Ce spectacle, nous l’avons joué plusieurs fois avec un franc succès.

            Le Grenier de Toulouse était venu aider à la mise en place de ce spectacle puis est venu jouer à son tour dans plusieurs représentations.

           

 Ma mémoire est certainement très sélective. N’hésitez pas à me corriger et à compléter. J’ai retrouvé quelques photos de la sortie au Pic Lavigne, et d’une répétition du spectacle Llorca.

           

 Un bonjour très amical à tous !

                       

                                                                       Jenny  Gaillard

 

        Guy :  

Revenons quelques années en arrière, et essayons de partager des souvenirs de
la maison des jeunes.

 Monsieur Protte le directeur, mais aussi nos premiers contacts avec l´Allemagne
en été 64 lors de la visite du groupe de jeunes de Stuttgart, et ensuite notre
voyage en 65, sans oublier monsieur Claude Micouleau et les week-ends
inoubliables passes dans son chalet, monsieur Chandernagor et les activités
sportives, spéléologie, kayak, randonnées en montagne l´été, sorties a la neige
l´hiver dans le petit chalet à Arette.
 Ce fut aussi mes premiers pas dans le monde de la photo, avec laboratoire et
chambre noire, mais encore le groupe de théatre et les venues régulières de la
troupe du " grenier de Toulouse", et le ciné-club avec les longues discussions après les films.
 Sans oublier les ateliers, où Jean Pierre ( son nom m´a échappé) mécanicien à
l´aéroclub de Pau, a construit avec l´aide de monsieur Rouch un avion qui a
effectué ses premiers vols en 65.
 

Dominique :  La maison des jeunes également où sévissait un orchestre d'amateurs et que nous allions écouter le jeudi . Le batteur était très beau et faisait tourner la tête des filles ! sourire !

Jean-Marie : Le 1er directeur est Mr Protte. Super gentil, toujours le sourire, il sait se faire respecter. C'est aussi les premières boums du dimanche après-midi, les premiers émois amoureux, les tournois de ping-pong, la télé (tout le monde ne l'a pas chez lui).

C'est aussi le groupe folklorique, dirigé par Carmen Prechner et le voyage en Allemagne, à Stuttgart, en 1965, avant de recevoir les jeunes allemand(e)s l'année suivante.

 

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